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 Solaufein

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Solaufein
Aspirant des Lames
Solaufein


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Feuille de personnage
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MessageSujet: Solaufein   Solaufein Icon_minitimeMar 29 Mai - 21:08

Solaufein n’a pas toujours été appelé comme ça. Lorsqu’il était enfant, il portait le nom de Toran, « chat tigré » en Syiennois. Il est né dans une auberge du Dagoth. C’est au carrefour de trois grandes routes peu empruntées, à l’auberge du Cavalier Solitaire, qu’il a passé les premières années de sa vie. Son père était un chevalier du Prince, mais il est tombé au combat alors que Toran n’était encore qu’un bébé, face à des déserteurs du Domivos. Sa mère a donc du assumer seul cet enfant, l’idéalisant comme le reflet de son père disparu, nourrissant ostensiblement l’espoir de le voir lui aussi intégrer, un jour, le prestigieux ordre du Bouclier Ecarlate. Dans cet environnement pauvre et peu fréquenté, Toran a connu des jours plutôt mornes et ennuyeux ; il n’avait pas beaucoup l’occasion de sortir et de voir du monde. Par conséquent, pour se protéger de la médiocrité alentour, il s’est retrouvé replié sur lui-même, perdu dans sa solitude, versant peu à peu dans la misanthropie. Lorsqu’il devint un garçon en âge de tenir une arme, sa mère le pressa de préparer ses talents et de trouver un chevalier dont il deviendrait l’écuyer. Il s’exécuta sans enthousiasme, ne suivant ses horaires d’entraînement que pour rompre avec la monotonie de la région.

Un jour, vers ses onze ans, Toran eu la surprise de voir une maison close ouvrir ses portes dans cet endroit perdu au milieu de nulle part. C’était un événement si inattendu que tous les hommes en manque de sensations fortes se sont pressés à des kilomètres à la ronde pour participer à l’inauguration, et lorgner au passage sur les courtisanes qui y étaient employées. Parmi cette masse d’inconnus, Toran repéra assez rapidement une bande de jeunes gens à peine plus âgés que lui, de peut-être quatorze ou quinze ans environ. Il trouvait leur comportement étrange, alors il se mit à les observer machinalement. C’est alors que Dornirr, un braconnier des alentours, cria au vol lorsque l’un des jeunes voleurs tenta de lui soutirer sa bourse. Les brigands – car c’étaient des brigands, évidemment – s’enfuirent lorsqu’il sortit de sa charrette une arbalète qui lui servait à abattre le gros gibier, et il pointa son arme chargée sur l’un des fuyards. Toran, heureusement, portait toujours son matériel d’entraînement avec lui et eu le réflexe de lancer immédiatement un couteau de lancer pour empêcher l’homme de tirer le projectile, mortel à une distance aussi rapprochée. L’arme blessa le braconnier à la main, celui-ci appela les gardes, et le jeune apprenti-chevalier n’eut pas d’autre choix que de prendre la fuite à son tour lorsque ces derniers partirent à sa poursuite. Alors qu’il se pensait acculé dans un cul de sac d’un hameau quelques kilomètres plus loin, une trappe habilement dissimulée dans un recoin sombre du mur s’ouvrit non loin.

« Hé ! Pssst ! Viens par ici, vite ! »

Toran sauta dans la trappe qui se referma derrière lui au moment précis où les soldats déboulaient dans la ruelle. Il examina la pièce dans laquelle il se trouvait, laissant peu à peu ses yeux s’habituer à l’obscurité : il s’agissait visiblement d’une petite cave, occupée par une demi-douzaine de personnes, les mêmes brigands qui avaient tenté de détrousser le chasseur un peu plus tôt.

« Tu te débrouilles bien avec une arme», remarqua l’un d’entre eux. « Tu es un écuyer ? ».
« Aspirant, pour le moment… » souffla Toran.

C’est ainsi que ce jeune garçon blasé rencontra pour la première fois la fameuse bande des Renards Blancs de Dagoth, et qu’il en devint le plus jeune membre, mais pas le moins efficace. Les autres étaient habiles de leurs mains et connaissaient bien la région, mais aucun n’était aussi leste, aussi discret et ne maniait les armes aussi bien que lui. Sa vie changea assez rapidement de forme. La bande continua pendant plusieurs mois à opérer leurs petites rapines habituelles, sans soucis particuliers sinon un séjour de quelques semaines dans les geôles de la ville pour l’un d’entre eux qui n’avait pas été assez rapide à esquiver le coup de matraque d’un commerçant en colère. Toran, à vrai dire, se fichait du fruit de leurs rapines. Ce qui l’intéressait, c’était le sport et le goût du risque. Rien de bien méchant toutefois, jusqu’à ce qu’un jour, Mello, l’aîné du groupe, n’ait vent de la venue d’un riche marchand dans la région. Il proposa alors aux membres de la bande de « passer aux choses sérieuses », et il avait un plan. Il savait quand et où frapper pour pouvoir désarmer les gardes, s’emparer du butin et filer avant que la milice n’ait eu le temps de réagir. Les autres Renards Gris hésitèrent, certains émirent des protestations, mais tous donnèrent finalement leur accord et acceptèrent de participer à l’embuscade.

Ce matin là, tout commençait bien pour eux. Le jeune écuyer avait bien quelques appréhensions, mais il parvenait à garder son sang-froid et à rester maître de lui-même. Bientôt, la caravane arriva en vue, et tout le monde se mit à son poste. Lorsque les chariots et la calèche – entièrement recouverte d’épaisses étoffes pour protéger son occupant du froid – où se reposait le marchand furent à portée, la bande des Renards Blancs sortit de l’ombre et encercla en un clin d’œil le convoi. Les quelques hommes qui le protégeaient furent désarmés avec une étonnante facilité. Mello et deux autres bandits s’approchèrent de la calèche et déchirèrent le tissu qui le recouvrait de la pointe de leur rapière pour dévoiler son occupant. L’homme, d’une quarantaine d’années, avait une expression parfaitement neutre sur le visage.

« Alors, vieillard, on à besoin d’aide pour descendre ? Peut-être que ce serait plus facile pour vous si je vous débarrassais de toutes vos pierreries… » fit Mello d’un air narquois.

Les autres n’avaient pas encore comprit, mais Toran percevait très bien l’immense quantité de mana dont disposait cet homme, il n’en avait jamais senti autant auparavant. Il s’agissait d’un mage, et d’un puissant mage. Ce dernier descendit sans se presser, et, d’un geste très lent, presque précieux, sortit sa longue épée de son fourreau.

« Oooh, quelle pièce remarquable ! Je me demande à combien nous pourrons la revendre, celle-là ? » fit un des bandits.
« Le vendre ? Tu plaisantes ? Cette arme est magnifique, on la gardera pour notre collection personnelle ! » trancha Mello. « Mais d’abord, vieillard, il va falloir que tu nous la donne. Tu risques de te blesser si tu… »

Il fut vite interrompu. En quelques gestes d’une vivacité hors du commun, le magelame lui avait tranché le corps pratiquement de haut en bas. Les autres brigands tentèrent de réagir mais ils étaient trop lents : quelques secondes plus tard, leurs corps sans vie tombaient au sol, lacérés par la morsure glaciale de l’arme du mage. Toran, dans un élan de bravoure, se jeta à l’assaut et propulsa trois couteaux en direction de son adversaire. Le mage croisa le regard du jeune aspirant pendant quelques secondes, et fit geste de la main fugace…
Les couteaux n’atteignirent jamais leur cible, qui s’évapora brusquement. Autour de l’apprenti, tout semblait différent : la neige semblaient rougeoyer, le soleil était obscurci par de sombres nuages, l’air lui-même n’avait plus le même goût.

« Que… ? » songea Toran, interloqué.

Les corps sans vie de ses compagnons d’armes furent brusquement agités de spasmes. L’aspirant se précipita auprès d’eux, espérant qu’ils ne souffraient que de légères blessures et que certains pourraient être sauvés. C’est un visage déformé par la terreur et la putréfaction qui se tourna alors vers lui : dans un baragouinement rauque, les non-morts se relevèrent et s’approchèrent avec un air belliqueux de Toran, qui n’en croyait pas ses yeux. Il sauta en arrière pour esquiver les attaques de leurs bras décharnés et griffus. Il glissa la main dans sa besace pour y attraper un couteau, mais sentit un étrange contact froid, puis une morsure : un serpent serrait sa main entre ses crocs, faisant goutter le sang sur la neige immaculée. Le jeune garçon était épouvanté, tout semblait hors de contrôle, il n’avait jamais rien vu ni vécu de tel de toute sa vie. Il trancha le serpent à même les dents, puis tenta de prendre la fuite. Mais le poison fit rapidement effet, et ses forces le quittaient peu à peu. Les morts-vivants se rapprochaient, pas après pas, et une sourde terreur l’envahit. Il fit appel à ses dernières ressources pour continuer à marcher, vers l’auberge de sa mère. Des nuées de rapaces hideux se pressaient sur lui, lui becquetant les joues, le cuir chevelu, lui arrachant chaque parcelle de peau qu’il ne parvenait pas à protéger de ses mains. C’était atroce de douleur et d’épouvante.

La marche, sous un soleil de plomb, poursuivi par des créatures de terreur et en proie à des charognards qui semblaient provenir tout droit des enfers, était un supplice qui lui semblait durer depuis des jours, des mois, une éternité. Il lui arrivait de perdre connaissance. Ce n’étaient que des éclipses de quelques secondes à chaque fois, mais qui avaient goût d’éternité. Le garçon sentit des larmes de terreur et de douleur lui rouler sur les joues, lorsqu’il aperçut enfin l’auberge, non loin. En courant, il se précipita à l’intérieur, et referma la porte derrière lui. Il la barricada d’une solide planche et se mit en quête de sa mère, pour vérifier qu’elle allait bien. Le cœur battant la chamade, il inspecta chaque pièce de la bâtisse, pas après pas. Finalement il l’aperçut qui lui tournait le dos, faisant la vaisselle comme à son accoutumée. Elle se tourna vers lui… Pour dévoiler un visage de cauchemar, rongé par les asticots et la vermine, les cavités oculaires béantes et les os de la mâchoire dévoilées. Elle poussa un hurlement strident et sauta sur Toran. Celui-ci, hurlant à son tour, attrapa la première chose qui lui passait sous la main, une machette pour trancher la viande, et la frappa de toutes ses forces. Elle s’écroula au sol, mais lui, prit d’une sombre frénésie, ne s’arrêta pas de la frapper, encore et encore, jusqu’à ce qu’il ne reste pratiquement plus rien d’autre qu’une bouille ensanglantée au sol. Le jeune aspirant s’affaissa alors au sol, sentant un sommeil surnaturel l’envahir.

L’illusion du magicien prit alors fin.

Lorsque le jeune garçon rouvrit les yeux, il se trouvait dans une grande pièce immaculée. Une prêtresse vint se pencher au dessus de lui et lui dit : « Bonjour, gamin. Comment te sent-tu ? Quel est ton nom ?»
« Euh… Je… Je ne sais pas… Depuis combien de temps suis-je en train de dormir ? »
« Ca fait plus de trois jours ».
Le garçon marqua un temps de silence. Il tenta de se rappeler…
« Ma mère ! Comment va ma mère ? »
La prêtresse afficha un air contrit.
« Je suis désolé. Elle a été sauvagement assassinée par une bande de brigands, les « Renards Blancs », qui l’ont apparemment agressée à l’aide d’une machette, avant de se donner la mort. Je suis navré… »
Choc. Les bras du garçon furent soudainement pris d’un tremblement incontrôlable. Paradoxalement, il était incapable de se souvenir ne serait-ce que du visage de sa mère. Ni même de son ancienne vie, avant le passage dans le monde de l’illusion. Il avait subit un choc nerveux et physique tellement important qu’il en était ressorti traumatisé, définitivement. Il ferma alors les yeux et sombra dans un sommeil hanté de cauchemars.

Solaufein – il s’était choisi le premier nom qui lui passait par la tête – passa les mois suivants seul, reclus dans sa chambre de l’Hospice des Sœurs du Feu. Il mangeait peu, ne parlait jamais à qui que ce soit et passait son temps à ruminer et à recouper les maigres fragments de souvenirs qu’il lui restait. Puis vint l’habitude. Il devint véritablement une machine, se levant, mangeant, s’entraînant, dormant, à heures régulières et mécaniques. Après plusieurs mois passés ainsi à vivre en sociopathe misanthrope, Solaufein revint peu à peu à la vie. Il comprit finalement ce qui s’était passé, mais il avait cessé de ressentir quoi que ce soit à ce sujet. Il réalisa à quel point son existence était devenue misérable depuis ce jour tragique, et décida de changer du tout pour le tout. Il disparu, purement et simplement. Il fut recueilli par l’Ordre et reçu de ses maîtres de précieux enseignements de magie. Actuellement, il a décidé d’intégrer la caste des Lames, en tant qu’aspirant.
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Vyldan Danath
Aspirant des Lames
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MessageSujet: Re: Solaufein   Solaufein Icon_minitimeVen 1 Juin - 3:44

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