Naakim, forteresse de Dent Dragon dans les Monts Thétyr....
Le Bel Bayan, terre des montagnes si chères à ma race, Que ne puis-je encore parcourir les vastes espaces purs et les majestueuses salles que construisirent mes aïeux sous la pierre. A l’époque où je n’étais encore qu’un jeune nain avide d’aventures et de batailles légendaires tels celles qui peuplaient les récits épiques de l’ancien temps ; je ne pensai qu’à m’évader de l’ombre des montagnes, au-delà des cols, là où vivaient les hommes aujourd’hui réunis sous l’étendard du Roi Solaufein. De longues années de luttes fratricides avait dévasté le royaume du feu Roi Lothar où le seigneur Solaufein avait finalement arraché la victoire aux Impériaux et aux Elfes coalisés. Mon oncle Thorbrandir y avait d’ailleurs pris part, et une armée naine était sortie des mines de Bayan porter secours aux forces de Lanceélevée. Je me souviens encore des fières hallebardes de mon peuple passer la porte de Mithril. Le soleil, rouge sang se couchait à l’Ouest, prédestinant la mortelle vengeance du marteau de Bayan contre la racaille elfe.
Mais, alors que mes pensées vagabondent dans un passé lumineux et déjà si loin, il me faut me confronter à la dure réalité qui m’a accablé ces derniers temps. Il y a deux semaines, alors que j’étais chargé de convoyer un chargement d’adamantium de nos mines jusqu’aux terres du seigneur Gorgoroth, des bandes de pillards sont tombés sur notre faible escorte près du castel seigneurial. Les routes, présumées sûres, ne nous ont pas évité la destruction de notre convoi. Quand bien même la finalité de notre destin nous paraissait inévitable, nous ne bataillèrent pas avec moins d’ardeur et toute personne sait à quel point il est périlleux d’affronter un nain acculé à se battre jusqu’à ses dernières forces. Bientôt, alors que tout le peu d’espoir qu’il nous restait, menaçait de s’éteindre lui aussi dans la dernière résistance que nous nous apprêtions à mener ; les cors de Gorgoroth résonnèrent dans les plaines et la cavalerie dépêchée par le Château vint massacrer la soldatesque ennemie à grand renforts de coups de masse d’armes. Une fois le tumulte de la bataille apaisé, une ombre passa sur ma face, voilant les visages des êtres chers disparus. Mais le bras défaillant qui n’a pu défendre sa chair aux moments de péril peut aussi être le bras vengeur du courroux. La médaille porté par celui qui semblait être leur chef révélait le signe macabre d’Hextor. De même, une missive signé « D » a été retrouvé sur l’un des corps, prescrivant à la bande de s’attaquer à notre convoi à cet endroit de la route.
Depuis je n’ai eu de cesse de parcourir le royaume en tout lieu, cherchant des indices qui puissent me mener à ce mystérieux « D ». Finalement, alors que je m'approchais de Syien, un mystérieux vielliard apparut au détour d'une route. Entièrement vêtu de noir, la capuche rabattue sur sa tête, il vint à ma rencontre et me proposa un moyen facile d'accéder à ma vengeance. Il connaissait mon oncle Thorbrandir et avait guerroyé à ses côtés lors de la guerre civile. Par amitié pour mon oncle, il me proposa d'accéder à la caste des Lames, partie intégrante de l'Ordre censé protéger le royaume du feu roi Solaufein des dissenssions internes. En servant le royaume loyalement à l'exemple de mon oncle, je pourrais peut être, si mes etats de service le permettent, accéder au formidable réseau d'information de l'Ordre et découvrir qui se cache derrière "D".